Sambucus nigra
Le sureau noir (Sambucus nigra) est un arbuste caducifolié à croissance rapide. Il est présent en Europe, en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord, mis à part les régions montagneuses.
L'espèce est aussi appelé "arbre de Judas" car c’est à la branche d’un sureau noir que se serait pendu Judas Iscariote (d'autres sources parlent "d'arbre de Judée" qui est une espèce différente).
Son écorce est vert-grise fissurée.
Ses feuilles caduques, opposées et imparipennées sont composées de 5 à 7 folioles, régulièrement dentelées, un peu plus velues sur les nervures.
Les fleurs hermaphrodites apparaissant en début d'été, sont parfumées, tandis que les feuilles ont une odeur déplaisante lorsqu'on les froisse. Les fleurs, hermaphrodites, comportent 5 étamines et 5 pétales de couleur blanc crème. Elles sont disposées en ombelles planes régulières, de 100 à 240 mm de diamètre et apparaissent après les feuilles.
Les fruits sont de petites drupes noires violacées de 6-8 mm disposés en grappes, composées de trois graines et à chair molle.
Le sureau noir se multiplie facilement par semis et par bouturage (à l'automne en utilisant une tige de 20 cm de l'année ayant commencé à se transformer en bois et comprenant une partie de la branche de l'année précédente).
Risque de confusion
Sureau hièble et sureau noir sont deux plantes des campagnes européennes qui se ressemblent fortement. Le sureau hièble se différencie du sureau noir par le fait que :
la floraison de l'hièble est plus tardive, de juillet à août, alors que le sureau noir fleurit en mai juin.
le sureau hièble tourne ses fruits vers le haut alors que le sureau noir les tourne vers le sol.
le sureau hièble ne dépasse pas 1,80 m de hauteur.
Le sureau noir a été une plante médicinale populaire dès l'Antiquité. Il est intégré à la pharmacopée de la médecine ayurvédique (Inde) et faisait aussi partie de l'arsenal thérapeutique des Amérindiens d'Amérique du Nord qui attribuaient les mêmes propriétés au sureau blanc (Sambucus canadensis) dont la composition est semblable à celle de son cousin européen.
Dans la tradition celtique, le sureau est l’arbre des morts. En effet, les druides confectionnaient avec son bois les flûtes leur servant à converser avec les âmes des disparus.
Usages médicinaux
Les feuilles fraîches sont très riches en acide cyanhydrique, elles peuvent être utilisées en cataplasme.
Les fleurs contiennent des anthocyanes, des flavonoïdes, du mucilage, des tanins et une petite quantité d'huile essentielle très aromatique. Les fruits contiennent les mêmes flavonoïdes, des vitamines A, B et C.
En 1986, la Commission E, un organisme gouvernemental allemand, approuvait l'usage médicinal des fleurs de sureau pour le traitement du rhume. En 1999, l'organisation mondiale de la santé a reconnu les usages traditionnels des fleurs de sureau comme diaphorétique (qui provoque la sudation) et expectorant.
Publiés en 1995, les résultats d'un essai clinique à double insu avec placebo mené dans un kibboutz israélien au cours d'une épidémie de grippe ont démontré qu'un extrait de baies de sureau était nettement supérieur au placebo pour le soulagement des symptômes de la grippe. Au bout de deux jours, 93,3 % des sujets traités au sureau voyaient déjà un soulagement significatif de leurs symptômes, tandis qu'il a fallu attendre six jours pour que 91,7 % des personnes du groupe placebo montrent une amélioration similaire.
Grossesse. Les résultats d'une étude de pharmacovigilance datant de 2002 et ayant porté sur 762 femmes enceintes qui avaient pris durant leur grossesse une préparation renfermant, entre autres plantes, des fleurs de sureau n'ont pas révélé d'effet tératogène ou embryotoxique.